Von Tronje

Toutes mes réponses sur les forums

11 sujets de 31 à 41 (sur un total de 41)
  • en réponse à : Tristan und Isolde à l’Opéra-Bastille #2137

    Von Tronje
    Participant

    Je ne doute pas qu‘ Andreas Schager ait une place de choix dans le Panthéon de vos chanteurs.
    Je crois seulement qu’un artiste qui s’investi comme lui à une sensibilité exacerbée et que pour un écrit public (même en petit comité) qui pourrait lui être éventuellement rapporté cette « difficulté à y croire » aurait un effet dévastateur. J’aurais plutôt formulé que son personnage gagnerait à avoir des mouvements de bras plus sobres parce que vous voyez Tristan comme suicidaire et dépressif ; en donnant des pistes à explorer : ce chant plaintif annonçant la mort du père puis de la mère dont la voix l’a hanté et le hante encore.
    Ce qui va dans le sens de votre analyse.
    J’étais resté sur le héros, fier, victorieux, qui à cherché à guérir de sa blessure auprès d’Isolde.
    Je pensais à l’influence de Schopenhauer sur Wagner. Schopenhauer qui affirmait que « le suicide est une marque d’affirmation intense de la Volonté » (pas de dépression) et qu’il faut seulement se détacher du Vouloir-vivre. Je voyais le coté abattu résultant ponctuellement de sa blessure, du désespoir de ne pas voir arriver Isolde, de l’idée de mourir sans l’avoir revue.
    Reste un point sur lequel nous serons d’accord (?) : une hypothétique guérison, nous n’aurions pas eu Tristan et Isolde et là c’est peut-être moi qui serai déprimé !

  • en réponse à : Tristan und Isolde à l’Opéra-Bastille #2133

    Von Tronje
    Participant

    J‘étais prêt à suivre et approuver votre compte-rendu jusqu’à ces dernières phrases : c’est dommage. C’est bien dommage !
    Vous semblez reprocher à Andreas Shager de vouloir animer son personnage, mais la faute en revient à ce qui précède !
    Vous le dites vous-même : il n’y a pas de mise en scène autre que celle de la vidéo « cucul… limite ridicule ».
    Alors comment reprocher à un artiste de vouloir faire vivre son personnage ?…
    La mise en vidéo date de 13 ans ?
    Je doute que Viola ait modifié quoi que se soit, elle a donc son âge.
    Je doute que Sellars soit venu pour remettre en place et diriger les acteurs : ça c’est dommage !
    Parce que le hiératisme et le dépouillement absolu : ça c’est génial !
    « La voix des chanteurs est tout ce qu’il leur reste ». Mais pour Tristan, pour Isolde, rejeter tout le monde extérieur…..c’est rejeter le monde des apparences et rejoindre le monde de la nuit…
    (Une nuit d’où sort la voix de Brangäne , [dans la salle, pourquoi pas ? Si elle reste invisible], une voix qui vient d’ailleurs, immatérielle).
    Et le hiératisme n’est pas un obstacle au sublime, à preuve votre éloge mérité de René Pape pour qui un seul geste prend une importance et une signification ; seulement Pape a une quinzaine d’année de carrière de plus que Shager ; Il a donc travaillé et appris avec plus de (vraies) mises en scène et puis lors de son monologue il n’a pas un orchestre déchainé à surmonter. (Je parie aussi que pour que tout soit bouleversant vous avez oublié la vidéo intrusive.)
    Andreas Shager est parfait dans les moments paroxystiques parce qu’alors l’émission du son oblige le corps à avoir une posture et une gestuelle juste. Je pense de même pour le Parsifal de cette année à Bayreuth (Die Wunde! – Die Wunde! -) pour le reste il lui suffira d’avoir un bon metteur en scène.
    Denrée rare, voir Lohengrin Bayreuth 2018, où la mission de Lohengrin est d’« apporter de l’électricité dans les ténèbres de Brabant, semblable à l’électrification de la Russie par Lénine » (sic) où : «… plus ses orteils éthérés touchent le sol, plus il est corrompu par l’influence de la réalité. (resic). Ce qui vous en conviendrez complique un peu tout, mais que je ne suis pas arrivé à détester ! (et pourtant) !

    P.S. Je vous relis. Je ne suis pas sûr que Tristan soit suicidaire.
    Werther se suicide parce que Charlotte le repousse (il reste désespéré, seul)
    Tristan ne veut pas se tuer, il souhaite mourir.
    Tristan souhaite mourir pour abolir ce « und » « So stürben wir, um ungetrennt, ewig einig… »
    pour être « …un pour l’éternité, … »

  • en réponse à : Un beau voyage à Berlin avec deux magnifiques productions au Deutsche Oper! #1911

    Von Tronje
    Participant

    Berlin – Lohengrin
    J’ai peut-être été un peu de mauvaise foi lors de mes réserves sur la mise en scène de Lohengrin.
    Cette vision noire peut parfaitement se concevoir sans trahir l’œuvre.
    Heinrich vient pour lever des troupes en vue d’une reprise de la guerre avec les Hongrois. Il a besoin de chef, Gottfried est trop jeune, Elsa manque de caractère. Telramund marié à une descendante de famille royale implantée depuis des siècles en Brabant est un bien meilleur allié. Un jugement de Dieu (pour satisfaire le peuple) et l’affaire est faite.
    Lohengrin, venu de nulle part, un politique roi de la communication. Ses ailes sont son logo. Un discours, un mariage princier, le peuple est conquis et l’acclame.
    Tout n’est qu’une affaire de lutte de pouvoir et Lohengrin a perdu sa légitimité avec son innocence.
    Il peut rester. Mais il n’a rien d’un surhomme il reste Humain, trop humain.

    Dernier persiflage : lorsqu’il quitte la passerelle, il retire ses ailes parce que la porte est trop étroite pour pouvoir passer.

    Plus sérieusement, dans le prolongement du colloque Judith Gautier et pour les visiteurs de Tribschen en cherchant wikisource.org puis index français// rechercher : Judith Gautier //chapitre Souvenirs // 1909 Le troisième rang du collier vous avez accès à la vie de tous les jours à Tribschen. Récit très vivant et intéressant.
    En cherchant dans essais et articles //1882 accès à Richard Wagner et son œuvre poétique depuis Rienzi jusqu’à Parsifal.

  • en réponse à : Un beau voyage à Berlin avec deux magnifiques productions au Deutsche Oper! #1908

    Von Tronje
    Participant

    Deux belles soirées à Berlin.

    Commençons par Lohengrin donc.
    Le prélude est bâti sur le motif du retour du saint-Graal, (entouré d’anges), au Montsalvat .
    Nous aurons donc la vision d’un champ de bataille couvert de cadavres.
    Et, comme Henri rappelle qu’il a obtenu une trêve de neuf ans toujours en cours, cette vision est pour le moins prémonitoire !
    Les ailes de Lohengrin ? C’est joli, elles prennent bien la lumière, mais quand il fait face à Elsa c’est
    plus à Léda que l’on peut penser ou qu’une oie blanche pour un cygne… que le couple est bien apparié !
    Pourquoi tant de talent pour des incohérences ?

    Un critique se plaignait récemment que pour Parsifal « les surtitres d’Alfred Ernst étaient bourrés d’erreurs ».
    Ernst pourtant connaissait bien l’œuvre de Wagner, il a publié un livre de 540 pages sur l’Art de Richard Wagner – l’œuvre poétique (Plon 1893)
    Alors ? C’est que sa traduction est faite pour être chantée et non pas lue.
    De même à mon sens les mises en scène actuelles sont des mises en scène de théâtre faites sur le texte du livret. Alors que le temps du parler n’est pas celui du chant, de la musique. Donc on meuble. un prélude, rideaux fermés ? Impossible, on s’ennuierait!
    Le livret est jugé pauvre ? mais …, il est fait pour être chanté ! Pas pour être simplement joué.
    Le temps du théâtre diffère du temps dramatique musical qui se surimpose comme il peut.
    Les moments marquants de Berlin sont ceux où la gesticulation théâtrale s’arrête :
    Ortrud cesse de jouer les démoniaques pour révéler sa vérité dans ses imprécations,
    Tannhäuser, isolé, arc-bouté lance son nach Rom !
    Henri l’oiseleur laisse entrevoir le futur chef de guerre,
    Lohengrin marque son exaspération.

    Je veux aussi défendre le happy End.
    Notez que Lohengrin ne dit pas que Gottfried ne peut pas revenir. Il a échoué soit, mais chantez avec Thill (sans surtitre) :
    Donne lui donc si Dieu veut qu’il paraisse, le cor, le fer, l’anneau que je te laisse…
    Gottfried peut réapparaître, son héritage est prêt.

    Tannhäuser acte III Berlin
    Des dizaines de lits d’hospice encombrent la scène, un labyrhinte où se perdent les artistes et le spectateur d’autant que je ne suis pas convaincu ni par le changement de natte de Vénus/Elisabeth ni par un Tannhäuser mourant sur les genoux d’une Elisabeth réssucitée ???

    Tannhauser acte III Bayreuth Wieland Wagner 1965
    Un plateau nu, en fond de scène un cyclorama sur lequel des silhouettes de pénitents en ombre chinoise se déplacent lentement avec des poses très picturales, pendant que les chœurs invisibles suivent leur progression.
    Le décor change avec la musique, plusieurs rangées superposées de têtes stylisées entourées d’une auréole d’or,
    (comme sur les icones) apparaissent progressivement créant une ilusion d’optique pendant que Tannhäuser s’affaisse doucement en un mouvement contraire.
    Une lumière ! (merci Mr Eberhardt) et la sensation d’une élévation !
    C’était mieux avant ?

    A Berlin ce furent quand même deux soirées mémorables avec des distributions superlatives, de grands artistes.
    C’était différent !

  • en réponse à : TANNHÄUSER à MUNICH: un choc, et une vision ultime! #1723

    Von Tronje
    Participant

    J’aurais dû me relire plus attentivement avant de poster ce « t » malencontreux et plus impardonnable encore d’avoir mal orthographié le nom de Petrenko, c’est que j’étais encore rempli d’admiration pour sa direction d’orchestre et que je n’ai pas de correcteur.
    Correcteur, peut-être un métier qui se perd : je lis dans la presse, dans la distribution du Götterdämmerung que les nornes sont des sorcières ! Pourquoi vouloir traduire Norn et autrement que par Norne. Une acception qui exclu toute relation avec le diable pour opérer des maléfices et qui définit les Nornes à l’instar des Parques comme seules tributaire du destin.

  • en réponse à : TANNHÄUSER à MUNICH: un choc, et une vision ultime! #1720

    Von Tronje
    Participant

    Non, heureusement tout n’a pas été dit et je vous soupçonne d’avoir mis un peu de provocation dans vos propos.
    Où je vous rejoints c’est que Castellucci donne une image. Oui, c’est beau, beau comme du design made in Italy.
    Les amazones avec jupes blanches « à la japonaise » ? : Le spectacle part au Japon. Il aura du succès, même si « on ne comprend pas tout »
    J’ai entendu dire que pour le théâtre kabuki les textes sont tellement anciens que les spectateurs suivent difficilement mais admirent de confiance, alors …
    C’est beau et pendant l’ouverture l’attention est un instant détournée de la musique, un instant seulement parce que Pentrenko dirige un orchestre miraculeux de douceur, de transparence et c’est je crois le grand succès de cette soirée cette fusion avec les voix des chanteurs et même de cette mise en scène diaphane.
    Je ne crois pas que Tannhäuser soit un obsédé du sexe ni qu’il en ait horreur, il est jeune, il vit l’instant et oui, c’est l’entourage qui veut le culpabiliser. Lui est plus victime, plus innocent et la voix de Vogt convient à merveille, une voix plus claire, plus juvénile : le Pape aurait dû lui pardonner..

    Non, Vénus n’est pas immonde ! C’est un excès de chair, une luxuriance comme celle de ces représentations pariétales ou des arts premiers, le sexe c’est aussi la vie. Et puis cette gangue immobilise l’artiste qui est obligé de faire passer la sensualité, la féminité dans la voix seule.
    Pour rester dans les corps, je crois que les pieds sont des ex-voto propitiatoires, un pèlerin cela marche beaucoup et avec le poids de cette pépite pour payer son absolution ! (Tannhäuser venu nu-pieds et mains vides n’avait aucune chance).
    Il n’y a pas besoin de faute collective puisque le péché existe par pensée, par action et même originellement sans rien faire.

    Je n’étais pas à Munich et l’avantage est qu’à la retransmission un cadrage nouveau se surimpose à la mise en scène. Par exemple, dans le récit du retour de Rome. il resserre l’action sur Vogt , Vogt revit la scène, il revoit le Pape, il ne comprend pas parce qu’il était sincère, son jeu est parfait et la voix parfaitement en accord.
    Les tables d’autopsie –vos sarcophages-sont reléguées, heureusement, dans un coin de l’écran disparaissant presque.
    Dernier désaccord il n’y aura pas d’union et les grains de poussière resteront des grains séparés à jamais.
    Seuls les esprits vivants peuvent s’unir, (quelques fois avec l’aide de la chair).

    Que faire ? Peut-être revoir le Tannhäuser donné en français à Monte-Carlo ?
    Le contraste avec quelques beaux moments sera saisissant.

  • en réponse à : La mise en scène au centre de toutes les polémiques #1626

    Von Tronje
    Participant

    Pour défendre Krzysztof Warlikowski, et vous faire maronner.

    Par hasard, sur Mezzo, je suis tombé sur la fin de Don Juan.
    Donna Anna chantait « non mi dir crudel…. ne dis plus, mon trésor que je suis cruelle avec toi »
    Pendant qu’Ottavio se cache la tête dans son manteau de fourrure.
    (……………..auto-censure………………………)
    Il semble que Warlikowski ait tenté de rendre vraisemblable les roulades, vocalises, et autres ornements du chant, peut-on lui en faire grief ?
    Je vous concède que je serais malgré tout gêné d’assister ce spectacle avec des proches.

    Ce qui m’amène à un curieux ouvrage de 1926 : Les opéras, les opéras-comiques et les opérettes ayant reçu l’approbation du Dr Leo MAHIEU, censor delegatus et l’imprimatur de H. R. QUILLET episc. Insumlem aux éditions de la « Revue des lectures ».
    Dans lequel environ 300 ouvrages sont analysés.
    Pour Wagner :
    « Heureusement, à la scène, on ne comprend absolument rien : On ne goûte que la musique »
    Ce qui reste parfois vrai !

    Pour la Carmen que vous verriez bien en jeans troués et multiples piercings
    Leur conclusion est que :
    2) les parents doivent veiller ……à ce que leurs grands et grandes n’aient pas à exercer leur talent sur des œuvres immorales.
    3) …..les adultes ne se permettent l’audition de Carmen que s’ils sont assez bons musiciens pour négliger le texte rimé…

    Votre conception du personnage de Carmen, que je partage, les horrifieraient certainement.

    Peut-être l’art n’est-il qu’une série de transgressions ?

  • en réponse à : Lohengrin à Bastille, janvier 2017 #1526

    Von Tronje
    Participant

    Une petite réponse : de tous les ouvrages wagnériens que j’ai pu voir sur scène
    le metteur en scène qui domine à mon sens tous les autres est Wieland Wagner.
    J’ai vu son Tristan en 1965 et Tannhäuser en 1968 (génial).
    Pour les tétralogies mon choix va vers le Ring de 1962 de Wolfgang Wagner
    (on a dit qu’il avait été influencé par son frère, je ne sais)
    Au disque celui qui me parait le plus homogène et le mieux chanté est celui dirigé par Clemens Krauss en 1953
    Avec des artistes que j’ai entendu sur scène Varnay, Windgassen, Hotter, Neidlinger, Greindl,
    Ce qui me rend injuste envers tous ceux que je n’ai pas vu, et il y en a des dizaines.

    Le Ring de Solti/Decca n’est pas complet, il y a une réplique tronquée, je vous met sur la voie
    et vous laisse chercher : c’est dans le Crépuscule (1ère édition vinyl)

    J’aimerais que d’autres membres du Cercle se manifestent, Je fini par avoir l’impression de : « Mit mir nur rat ich,
    Red ich zu dir. »

  • en réponse à : La mise en scène au centre de toutes les polémiques #1525

    Von Tronje
    Participant

    Je viens sur votre autre rubrique pour répondre à votre question sur mes Ring préférés et leur pourquoi. J’y lis que Christian Merlin a donné deux conférences. Aussi : « Sutor, ne ultra crepidam » je vais d’abord humblement me procurer son ouvrage Opéra et mise en scène avant de continuer et soit acquiescer ce qui le décevrait selon vos dires, soit, oserais-je ? Porter contradiction.
    Avant d’être influencé :
    Je classe les mises en scènes entre :
    Les classiques au service d’une lecture simple.
    Les joyeusement iconoclastes
    Par exemple le Giulio Cesare  /David McVicar/W. Christie
    Les dont le sens m’échappe :
    Pourquoi Lohengrin revient-il en portant au creux de ses mains jointes, sur un nid de plumes une demi-bottine deux tons à lacet remplie d’eau, qu’il vide d’un air pénétré très lentement ?
    Les qui m’empêchent en plus d’écouter l’œuvre
    Exemple Siegfried à Bayreuth : L’ours personnifié par un débile, passe et repasse derrière le chanteur pendant l’air de la forge de Nothung (modèle Kalachnikof.) et continue en faisant les poussières perché sur une échelle !
    Pour rassurer ceux qui n’auraient pas eu la chance d’être à Bayreuth un panneau à l’entrée des vomitoires précisait que le bruit des détonations avait été calculé pour ne pas endommager l’ouïe,
    Il n’était pas précisé si les résidus de poudre éjectés par le tir à blanc étaient toxiques.
    On ne peut penser à tout.

  • en réponse à : Lohengrin à Bastille, janvier 2017 #1507

    Von Tronje
    Participant

    Je vous remercie de l’intérêt que vous semblez avoir pour l’avis que je pourrais porter sur la performance du ténor, mais je crains de vous décevoir, nous avons des conceptions différentes de l’action théâtrale.
    J’étais un wagnérien pur et dur tel que Nietzsche les décrit, et lorsque je me suis rendu à Bayreuth la première fois, j’ignorais même le nom des artistes, je suivais Lavignac pour un pèlerinage : quand on va à la messe qu’importe l’officiant ! Mais quand les sermons deviennent une oeuvre littéraire, le sacré disparaît et l’on change de dimension. (toute aussi digne d’attention).
    C’est la différence, ténue, qui nous sépare peut-être, vous allez entendre Kaufmann dans Lohengrin, je vais entendre Lohengrin interprété par…

    Cela est un élément de réponse à votre question pourquoi pas de divas chez Wagner : l’oeuvre prime.
    Je vous rassure, j’adore aussi les divas mais dans Sémiramis, Norma, les Huguenots (si, si) bref dans l’opéra.
    Et puis l’assurance d’une voix magnifique c’est un gage d’une soirée inoubliable.
    Disons que c’est le dépit de n’avoir pas eu de place pour Kaufmann qui me fait écrire.

    Revenons à notre distribution, globalement très bonne. Je suis d’accord avec madame Sénélar, je n’ai pas remarqué de défaillance chez Elsa.
    Il peut y avoir des soirées inégales, si vous continuez à m’encourager, je vous raconterais comment à une époque en écrivant directement  au Kartenbüro et en m’aidant d’un allemand plus qu’approximatif, j’ai eu deux Vaisseaux, deux Tannhäuser et deux Parsifal. Six soirées ! Dans des distributions identiques mais des interprétations totalement différentes (vocalement).
    Je verrais Lohengrin plus en Siegmund ou Samson, l’allègement de la voix au début de Mein lieber Schwan
    amène une légère difficulté  à reprendre un placement normal.
    Vous vous inquiétiez sur la sortie de la position fœtale de Lohengrin, je n’ai rien vu, je n’ai pas vu de physique difficile, la voix transmue tout.
    Un petit plus pour Heinrich de Vogler dans un rôle plus statique il est vrai.
    Ortrud rivalisait avec mon souvenir de Rita Gorr
    Le prélude du premier acte, magnifique, après j’ai regretté que l’orchestre ne soit pas couvert, d’autant que j’avais les thébaines dirigées droit vers moi !

    Bref ! On a fait du « Wagner » avec un grand succès.

    Ce fut une belle soirée.

    Je vous répondrais dans un autre billet sur ma conception de la mise en scène.
    Il me faut du temps pour rassembler tous mes griefs et je ne veux pas vous lasser.

  • en réponse à : Lohengrin à Bastille, janvier 2017 #1500

    Von Tronje
    Participant

    Bonjour,
    J‘étais de la seconde distribution donc de cette même mise en scène qui s’interroge sur :
    qui est Lohengrin ? Ecrivez-vous.
    Suivez donc Wagner lui-même : Nie sollst du…befragen,
    d’où il vient ? : noch… voher [er] kam der Farht !
    Il est d’autre part, d’un autre monde nous suggère notre consoeur du Cercle, elle a raison, partageons le rêve d’Elsa,
    c’est une histoire et on dit que…
    Vouloir trop ancrer Lohengrin dans le réel me paraît trivial.
    Par exemple, Acte III
    La cérémonie du mariage a été longue, arrivé nu-pieds, les escarpins vernis ont été durs à supporter lors de la messe et se rafraîchir les pieds dans le marais un acte tout à fait rationnel (si l’on n’a pas peur des sangsues), mais tout ce que l’on peut se permettre dans la vie privée demande de la discrétion, sauf si l’action théâtrale le commande. Qu’est-ce que cela apporte à l’oeuvre ?
    De plus, un pied… ! , à part s’appeler Camille Claudel, quel intérêt ?

    J’ai relu votre èmel, et … je dois être blasé, où est la provocation ?
    Dans le regain de libido d’Ortrud/Telramund ?
    A l’heure d’internet un enfant d’une douzaine d’années serait surpris de voir un couple –maléfique- se contenter d’une position dont même un missionnaire ne trouverait rien à redire !!!

    Notez, je ne suis pas hostile à toute nouveauté, une qui m’a le plus interpelée par exemple est celle de la Traviata de La Scala où tout le jeu de scène dans le finale fait qu’Alfredo se dérobe constamment, (aucune contradiction avec le livret, ni avec la musique) et que Violetta meurt seule, dans son coin,
    Ce qui est d’autant plus horrible et poignant. – le père et le fils retourneront dans leur famille et cette erreur restera une erreur de jeunesse.
    Cette vision change radicalement le sens admis de l’œuvre et Verdi en sort grandi.
    Le public ne s’y est pas trompé qui a sifflé copieusement le ténor qui n’avait pourtant pas démérité.
    Plus de bonne conscience possible, la traviata reste une traviata et Alfredo un fils de famille qui l’a échappé belle.

    Vos deux mails me laissent entendre que le ténor ne s’est peut-être pas livré complètement, que l’émerveillement n’était pas au rendez-vous ?
    La voix et l’art sont des alchimies complexes c’est peut-être la salle qui n’était pas bonne pour une communion : cela se devine parfois à une certaine qualité de silence, cela peut être aussi lié à un statut de « divo » ;
    si vous supportez ma prose, je vous exposerai mes certitudes et mes doutes quant aux divi, après tout j’ai vu et entendu Mado Robin et son contre-sol dans Lakmé, Krauss et son contre-fa dans les Puritains, Pavarotti à ses débuts avec Sutherland, pour ce qui est de la performance vocale, pour l’opéra. Mödl, Varnay, Hotter, pour Wagner car je persiste à penser que Wagner c’est autre chose que de l’opéra.
    Et j’ai aussi vu des artistes qui n’avaient pratiquement plus rien qu’une présence telle que la salle était bouleversée.
    Je ne voudrais paraître trop critique et vous dire je partage votre admiration pour Georges Thill.
    (j’ai les mêmes 78T).
    Une ou deux remarques cependant
    Même si il avait voulu chanter autrement qu’en français, à l’époque tout était donné en français.
    Pour mon premier Lohengrin à Garnier, les chœurs, le Hérault chantaient en français, les artistes invités (Knappertsbusch, Konya) Crespin et Rita Gorr en Allemand
    Mon deuxième était entièrement en français dans la version Nuitter !

    Le snobisme étant, plus tard, les Vêpres Siciliennes et Don Carlos écrits en français seront donnés en italien (avec sur-titrages retraduits de l’italien ?)
    Thill a aussi chanté au Covent-Garden, Vérone, Buenos-Aires, Barcelone, Rio, en Allemagne, au Japon.

    Il faut que j’abrège sinon je vais être aussi long que Wagner mais j’espère plus clair car sa prose est compliquée (il faut bien un défaut).

    Encore un point, dans le programme de Lohengrin il y a un portrait de Wagner jeune, avec des yeux marrons !, vieillissement des pigments ? Le peintre était à la frontière hollandaise (Dusseldorf), Wagner faisait la navette Berlin/Dresde à l’autre bout des états allemands pour la création de son Rienzi. Il était, déjà, poursuivi par des créanciers, il aurait fait faire un portrait ? Je n’ai pas trouvé de mention dans Mein Leben, ni dans Die Bildnisse Richard Wagner de Martin Geck, ni dans le Gregor-Dellin. Je ne trouve aucune ressemblance (sic), quelqu’un peut-il confirmer ou infirmer ?

11 sujets de 31 à 41 (sur un total de 41)