Berlioz et Wagner : berlioziens et wagnériens, par Christophe Dilys

Publié le - 20h00Hôtel Bedford

Depuis les années 90, la musicologie se tourne vers une approche plus systématisée et structurelle de l’étude sociologique des conditions de composition des compositeurs. L’approche herméneutique recoupe toutes les données socio-historiques connues sur les compositeurs, pour faire de l’œuvre le symptôme d’une époque. Cette méthode tend à redorer l’approche biographique, hagiographique, voire anecdotique de la musique, pour l’intégrer dans un système plus vaste, dans lequel l’analyse purement musicale a toute sa place.

Berlioz semble ainsi le parfait cas d’étude pour cette approche herméneutique : ses Mémoires, ses livres de finance, sa correspondance peuvent être lus comme le moyen de connaître de façon plus précise les conditions matérielles de l’existence de la musique dans la première partie du XIXe siècle. Ce qui nous intéresse ici est la question du musée imaginaire de la musique : ce musée populaire et immatériel qui décide de ce que le grand public retiendra. C’est ainsi que cette approche herméneutique peut se doubler de l’approche de la réception.

Wagner et Berlioz occupent une large part des murs du musée imaginaire de la musique : ce qui est intéressant à étudier est le fait que berlioziens et wagnériens deviennent aujourd’hui des acteurs à part entière de ce processus à la croisée entre herméneutique et réception. Il y a une sociologie des berlioziens et wagnériens, et ces auditeurs ont autant de place dans le processus de création que le compositeur ou l’interprète.

>> Synthèse de la conférence par Anne Hugot Le Goff

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Christophe Dilys est chef d’orchestre et musicologue, et est l’actuel dramaturge musical de l’Opéra de Limoges. Après ses deux années de classes préparatoires en hypokhâgne et en khâgne, avec option sciences politiques, et un passage par l’université de Cambridge pour y étudier l’égyptologie et les services secrets, il se consacre pleinement à la pratique et la culture musicales. Il enseigne, pendant deux ans, l’histoire de la musique, à l’Université Inter-Ages de Deauville, tout en dirigeant le Choeur & Orchestre Universitaire Régional Caen Normandie.

C’est en étudiant la culture musicale au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris qu’il a l’opportunité de travailler pour France Musique : d’abord comme attaché de production, auprès de Christophe Bourseiller, Frédéric Lodéon, Lionel Esparza, Alex Dutilh, Judith Chaîne, Benjamin François ou encore Laurent Valéro, puis comme producteur délégué des Dépêches Notes, qu’il présente à l’antenne, en avril 2011. Il est actuellement producteur de l’émission Douceurs et Vérités pour la radio du Printemps des Arts de Monte-Carlo, professeur de chant choral au Conservatoire de Noisy le Grand, professeur de culture musicale au Conservatoire de Bry sur Marne et chef assistant de Jean-Philippe Sarcos auprès de l’Académie de Musique de Paris.

Christophe Dilys est en cycle concertiste de cornet à bouquin au Conservatoire de Paris, diplôme qu’il conjugue avec son Diplôme Supérieur de Direction d’Orchestre de l’Ecole Normale de Musique Alfred Cortot. C’est ainsi qu’il a été nommé chef d’orchestre du Collegium de l’Orchestre des Jeunes d’Île de France en 2016. Ses travaux de recherche, dans le cadre de son Master de Recherche à l’Université Paris-Sorbonne, sont majoritairement axés sur les premières années d’Hector Berlioz et ses liens avec l’Angleterre. Il met à profit l’exigence musicologique de l’écriture scientifique universitaire pour écrire ses articles et ses travaux de médiation pour le public dans le cadre de l’agence d’édition et de rédaction, De l’aube à midi sur la mer, qu’il a cofondée avec Constance Clara Guibert, chef de projet chez Danone pour les Rencontres Musicales d’Evian. De l’aube à midi sur la mer compte, parmi ses clients, la Philharmonie de Paris, Radio France et le magazine sFz (magazine d’accentus).