De l’amour-passion au nirvâna dans Tristan et Isolde, par Jean-Jacques Velly

Publié le - 20h00Hôtel Bedford

Œuvre majeure dans la production wagnérienne, Tristan et Isolde apparaît comme le grand ouvrage de la passion portée à son incandescence la plus absolue. En raison de son sujet, le thème fondamental de l’amour est placé, de manière omniprésente, au centre de la composition. Mais, de quel amour s’agit-il ? Placé sous l’emprise à la fois des idées de Schopenhauer et de sa relation impossible avec Mathilde Wesendonck, Wagner ne peut transposer la force bien réelle de sa passion qu’à un niveau plus métaphysique, où sa propre volonté ne peut s’accomplir que dans le renoncement. D’une certaine manière, l’irruption inattendue de l’amour-passion dans sa relation avec Mathilde ne pouvait mener, sur le plan dramatique, qu’à un dénouement irrationnel et tragique, une mort paradoxalement pleine de vie, sublimée par l’amour, qui fait écho aux idées bouddhistes (nirvâna) qui animaient, à l’époque, les pensées du compositeur.

>> Synthèse de la conférence par Anne Hugot Le Goff

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Jean-Jacques Velly est maître de conférences HDR à Sorbonne Université Lettres, spécialisé dans la musique des XIXe et début XXe siècles, notamment autour de Strauss et Wagner. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux textes sur les courants post-romantique et néo-classique, l’orchestre et l’orchestration. Il a notamment réalisé et complété l’édition du Tristan et Isolde de Serge Gut, paru en 2014 (éd. Fayard).