Wilhelm Furtwängler et l’héritage wagnérien, par Chris Walton

Publié le - 15h15Hôtel Bedford

Wilhelm Furtwängler a entretenu une relation compliquée avec l’héritage de Richard Wagner. Il a commencé sa carrière musicale avec un sentiment d’antipathie envers Wagner, et, en tant que compositeur, il a toujours préféré les genres et les formes de la musique absolue à la manière de Brahms et de Bruckner. Mais le principal modèle de Furtwängler en tant que chef d’orchestre – Arthur Nikisch – avait joué sous la direction de Wagner lui-même, et appartenait à la tradition wagnérienne dans laquelle le tempo rubato et la ligne mélodique (ce que Wagner et ses successeurs appelaient le « melos ») étaient d’une importance primordiale. Dans cet exposé, nous voyons comment Furtwängler a adapté et maintenu les principes et les recommandations wagnériennes pour l’interprétation des classiques et de la musique de Wagner. Cette position a culminé avec l’enregistrement, par Furtwängler, de Tristan und Isolde en 1952, qui est encore considéré par beaucoup comme n’ayant jamais été surpassé. En cours de route, nous examinons également l’approche des contemporains et des concurrents de Furtwängler à l’égard de l’héritage wagnérien.

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Chris Walton

Chris Walton a étudié à Cambridge et passé son doctorat à Oxford. De 1990 à 2001, il a dirigé la division musicale de la bibliothèque centrale de Zurich, où il était responsable des archives de Wilhelm Furtwängler. Aujourd’hui, il enseigne l’histoire de la musique à l’Académie de Musique de Bâle, dirige deux projets de recherche à la Haute école des arts de Berne et est professeur honoraire à l’université de Stellenbosch, en Afrique du Sud. Son dernier ouvrage est Richard Wagner’s Essays on Conducting (éd. University of Rochester Press, 2021).