Mozart, en 1791, Richard Wagner en 1882, au sommet de leur art, ont composé deux chefs-d’œuvre qui dépassent, et de loin, l’art opératique : La Flûte enchantée et Parsifal. Sublimes et bouleversantes, elles sont l’aboutissement ultime de leur pensée et de leur art, l’expression de leurs plus profondes aspirations philosophiques et religieuses, deux miracles de vitalité spirituelle dont l’écoute attentive nous transforme.
Gustav Mahler assista au Parsifal de 1883 à Bayreuth et en fut totalement remué : « En sortant du Festspielhaus, je ne pouvais émettre la moindre parole, je comprenais que la plus grande et douloureuse des révélations venait de m’être faite et que je la porterais en moi intacte toute ma vie durant. » A propos de La Flûte enchantée, le théologien suisse Karl Barth évoque « la synthèse des choses dans leur ordonnance finale » tant cette œuvre constitue le testament philosophique de Mozart, l’amour et le sacré y tenant une place centrale. Ayant écrit un livre sur cet opéra (La Flûte enchantée, opéra merveilleux et multiple, Fayard, 2017), Eric Chaillier compare ces deux merveilles qui, au-delà de leur dimension sacrée, se révèlent des sources inépuisables de beauté et d’émotion. Elles réalisent l’exploit de porter en elle leur propre métaphore, l’une sur le pouvoir magique de la musique, l’autre sur la religion de l’art, qui ne se substitue pas à la religion mais la dépasse.
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Diplômé de Sciences Po Paris, Eric Chaillier enseigne l’histoire de la musique à l’Université populaire de Lausanne, anime des séminaires musicaux auprès de chefs d’entreprises et introduit régulièrement les concerts de l’Orchestre de la Suisse romande, à Lausanne. Une vingtaine de ses conférences sont visibles sur YouTube. Il est l’auteur de : La Flûte enchantée (éd. Fayard, 2017) ; Leadership et musique, L’éducation esthétique au service de la performance en entreprise (éd. Mardaga, 2021) ; Anton Bruckner ou l’immensité intime (éd. Buchet-Chastel, 2022).
