En composant Das Wunder (Le miracle) de son oratorio Christus, Liszt voulait trouver une « lumière surnaturelle » pour représenter la paix installée par Jésus après le déferlement de la tempête qui le menaçait, lui et ses disciples, dans la barque (Matthieu 8, 23-27). D’autres œuvres témoignent de cette recherche de « lumière » musicale, qui illustre les correspondances entre beaux-arts, philosophie, religiosité, mystique et musique.
Wagner, de la même façon, a mis en musique des lumières surnaturelles, notamment dans Parsifal. Ces effets de « matière » musicale reposent sur des caractéristiques instrumentales et harmoniques similaires chez les deux compositeurs.
La conférence approfondira ces phénomènes, en confrontant les œuvres de Liszt et de Wagner à celles de Fantin-Latour et aux textes de Baudelaire, où la lumière joue également un rôle fondamental.
>> Synthèse de la conférence par Anne Hugot Le Goff
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Après des études d’histoire et de musicologie, Nicolas Dufetel a consacré sa thèse de doctorat à la musique religieuse de Franz Liszt. Il a été professeur de Culture musicale au conservatoire d’Angers et chercheur à la Hochschule für Musik FRANZ LISZT de Weimar (Humboldt-Stiftung). Il est, depuis 2015, chargé de recherche au CNRS (IReMus : Institut de recherche en Musicologie). Il enseigne à l’Université catholique de l’Ouest et travaille sur les échanges culturels au cours du XIXe siècle. Ainsi, son étude en cours est relative à la place de la musique classique dans l‘empire ottoman. Il est l’auteur de plusieurs articles sur Liszt, Chopin et Wagner, dont l’édition critique des textes de Liszt sur Wagner (Trois opéras de Richard Wagner, Actes Sud, 2013), et dernièrement de Franz Liszt – Tout le ciel en musique – Pensées intempestives (éd. Le Passeur Éditeur, 2016).