Voyage à Riga

Du 11 au 14 juin 2019, Riga

Une vingtaine de membres de notre Cercle parisien se sont envolés vers la capitale de la Lettonie, dans le but de découvrir Riga, sur les pas de Richard Wagner, et d’assister, à l’occasion du festival annuel d’opéra, à une représentation du Vaisseau fantôme.

Après un coup d’œil au château de l’ordre de Livonie, le premier contact avec cette ville pai­si­ble et bucolique a été le quartier Art nouveau, l’un des plus beaux d’Europe. Grâce à la passion, au brio et à la compétence de notre guide, nous a été dévoilée la richesse incroyable de ce style autour de la figure centrale de Mikhaïl Eisenstein (1867-1920), père du célèbre cinéaste. Pas un immeu­ble ne se ressemble, chacun portant un décor travaillé à l’extrême et expressif : atlantes et cariatides, fleurs et pommes de pin, masques et mascarons, bas-reliefs, motifs mythologiques, sphin­ges, lions et dragons, frises blanches et bleues… Conquise, en 1710, par Pierre le Grand, Riga garde une forte empreinte russe, comme en témoi­gne la cathédrale orthodoxe de la Nativité.

Le Théâtre allemand
où Wagner dirigea une vingtaine d’œuvres

La seconde journée a été consacrée à la vieille ville, le long de ses rues et places pavées, mar­quées par l’appartenance de Riga à la Hanse et par l’influ­ence économique et culturelle des commerçants allemands : petite Guilde, grande Guilde, Maison du Chat… Du haut de l’église luthérienne Saint-Pierre se découvre une vue panorami­que de la ville dans sa totalité, médié­vale comme contempo­raine, avec ses ponts modernes sur la rivière Daugava, le design de la nouvelle bibliothèque natio­nale, ou encore ses anciennes maisons à pignons, serrées autour des églises…

À midi, nous avons assisté, dans la majes­tueuse cathédrale (Dôme), à un concert d’orgue, apprécié de toutes et de tous. À quelques pas de là, la Maison Mentzendorff conserve un beau témoignage de la demeure et de la vie d’un riche marchand du XVIIe siècle.

Et Richard Wagner ? S’il ne reste rien, sauf le souvenir, de ses deux appartements, détruits pendant la Seconde Guerre mondiale, nous nous sommes arrêtés dans la rue qui porte son nom, devant le Théâtre allemand (fermé), où il dirigea une vingtaine d’œuvres, et dont l’agencement par­ticulier préfigura les innovations de Bay­reuth. Un regard prolongé aussi sur la Maison des Têtes Noires, où il joua très souvent, avant de pénétrer dans le musée d’histoire de Riga et de la navigation, pour voir sa baguette de chef d’orchestre. Déjà, il était temps de se préparer, pour assister à la représentation, à l’Opéra national, du Vaisseau fantôme (cf. critique de Chantal Barove).

Le petit canal de la ville
avec ses bateaux en bois

Le lendemain nous emmena vers la Courlande, et son château de Rundale, délicieu­se­ment rococo, construit au XVIIIe par Bartolomeo Rastrelli, l’architecte des tsars. Ce bel ensemble baroque est agrémenté d’un jardin à la française. Puis, cap sur la Baltique, et la station balnéaire de Jurmala. Déjà très prisée du temps des tsars, ses belles villas de bois se dissi­mu­lent entre les forêts de conifères et la longue plage de sable fin (30 km). Une halte saine et vivifiante !

Derniers regards et dernières impressions avant le retour vers Paris, une tranquille croi­sière sur le petit canal de la ville, relié à la Daugava, nous offrit une vue différente de Riga, tandis que, dans le marché central, installé dans les immenses hangars des­tinés aux zeppelins, nous atten­dait une dégustation de produits locaux.

Quatre jours qui passè­rent bien vite, sous le signe de la musique et de la convivialité.

Janine Fayolle