Ernest Chausson et Le Roi Arthus : « si je pouvais arriver à me déwagnériser ! », par Cécile Leblanc

Publié le - 20h00Hôtel Bedford

En août 1886, Ernest Chausson commence à écrire l’opéra auquel il travaillera plus de dix ans. Après bien des errements sur le choix d’un livret, il revient au sujet « français » recommandé par Wagner aux compositeurs, la matière de Bretagne. Défier le maître de Bayreuth sur son propre terrain nécessitait d’envisager un « après Wagner ». Proche, par ailleurs, des poètes symbolistes, et surtout de Mallarmé, il entend répercuter leurs exigences poétiques dans le livret qu’il rédige lui-même, en bon disciple du maître.

L’influence de ces deux « géants » transforme la genèse du Roi Arthus en un parcours très compliqué, mais, paradoxalement, c’est dans cette douloureuse gestation que l’œuvre trouve, in fine, l’originalité qu’il désespérait d’atteindre.

>> Synthèse de la conférence par Anne Hugot Le Goff

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Docteur ès lettres, maître de conférences à la Sorbonne-Nouvelle-Paris 3, Cécile Leblanc est spécialiste des rapports de la musique et de la littérature à la fin du XIXe siècle (Wagnérisme et création, Champion, 2005, participation à l’Encyclopédie Wagner, Actes Sud, 2010), et termine la publication des Actes du colloque Wagner, 1913-2013 : survivances et contrastes dans l’Europe musicale, aux Presses de la Sorbonne-Nouvelle. Elle achève actuellement un ouvrage sur Proust et la presse musicale, le roman du critique. Elle a également réalisé l’édi­tion critique de la correspondance inédite de Louis-Ferdinand Céline avec Henri Mondor (Lettres à Henri Mondor, NRF, Gallimard, 2013).